Transformer le « mastodonte » de la formation professionnelle en un « système davantage tourné vers l’usager et plus simple d’accès » :telle est l’ambition de la loi pour la « liberté de choisir son avenir professionnel », adoptée le 5 septembre 2018. Si le système reste complexe, il devrait permettre à chacun de se saisir plus facilement des différents dispositifs et systèmes de financement.

Quelles sont les nouveautés concernant le compte personnel de formation (CPF) ?

Outre les formations imposées par l’entreprise dans le cadre du plan de développement des compétences, tout salarié bénéficie depuis 2015 d’un CPF (ex-DIF) qu’il peut utiliser librement. La réforme en cours renforce l’importance du dispositif : depuis le 1er janvier 2019, le solde inscrit jusqu’ici en heures sur le CPF a été converti en euros,à raison de 15 euros par heure. « Cela permet la portabilité des droits et une meilleure connaissance de la valeur des droits acquis », justifie le ministère. Une année travaillée – au minimum à mi-temps – donnera désormais lieu à un crédit de 500 euros (dans la limite de 5 000 euros). Pour les salariés non qualifiés, ce montant est majoré à 800 euros par an (plafonnés à 8 000 euros). Une entreprise ou une branche professionnelle pourra décider, dans le cadre d’un accord, d’être plus généreuse. Attention : les heures de droit individuel à la formation (DIF) cumulées avant 2015 devront être renseignées sur l’espace personnel du site CPF et utilisées avant fin 2020. Notez aussi que les non-salariés et les professions libérales ont désormais aussi accès à un CPF, selon des modalités de crédit du compte.

Quelles formations peuvent être financées par le CPF ?

Jusqu’à présent, l’éligibilité à une formation était conditionnée par le statut, la branche professionnelle et la région d’origine du demandeur. « Une situation délicate », se remémore Patrick Kalifa, consultant en développement professionnel auprès de l’Agence pour l’emploi des cadres (APEC). Désormais, il suffit qu’elle figure au référentiel national des certifications professionnelles (RNCP), ou dans le « répertoire spécifique » (une annexe au RNCP). Un moyen d’acquérir une qualification (un diplôme d’université ou de grande école, une certification, un certificat de qualification professionnelle…), mais aussi d’être accompagné pour une validation des acquis de l’expérience (VAE), de réaliser un bilan de compétences ou de préparer son permis de conduire… Le tout en présentiel, à distance ou en alternant les deux.

D’ici 2020, l’application CPF devrait indiquer, de façon automatique, à quelles aides financières le candidat peut prétendre

La Caisse des dépôts et consignations (CDC), chargée de la mise en œuvre du CPF, est en train de développer une application mobile, qui permettra « dès novembre 2019 au demandeur de consulter le solde de son CPF, comparer les offres de formation, s’inscrire et payer en ligne, et même évaluer sa formation », détaille Laurent Durain, directeur de la formation professionnelle au sein de la direction des retraites et de la solidarité de la CDC.