L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a publié au mois de février un rapportclassant la France dans le dernier tiers des pays développés pour l’impact de son système de formation continue (« Getting Skills Right : Future-Ready Adult Learning Systems », voir lien PDF). Ce constat a été peu médiatisé. Et pourtant… Au même titre que les fameux rapports PISA concernant l’école, il devrait interpeller l’opinion publique dans un contexte d’évolutions technologiques rapides et d’allongement progressif de la durée de vie professionnelle.

Comment agir ? Une réforme de l’organisation de notre système vient d’être adoptée ; les décrets sont en train de paraître. Désormais, les entreprises vont devoir proposer régulièrement des formations à l’ensemble de leur personnel et pas seulement à une petite minorité. A partir de l’automne prochain, des applis devraient aussi permettre aux salariés de trouver plus facilement les cursus adaptés à leurs besoins.

Mais il reste un angle mort : l’envie de se former en continu n’a rien d’une évidence dans un pays où est majoritairement répandue l’idée que « tout se joue à l’école ».

Cet état d’esprit est lié à l’histoire même de notre école républicaine, fondée à la chute de l’Ancien Régime afin de distribuer les positions sociales non plus en raison de la naissance, mais du mérite et des talents de chaque individu : ce fut à l’école que revint la mission d’évaluer les capacités afin d’identifier ceux qui méritaient d’appartenir à l’élite.

Des effets délétères

Même si cette fonction de sélection est exprimée aujourd’hui de manière plus égalitaire – l’école doit aider chacun à identifier ses propres talents –, une vision finalement très figée des capacités a subsisté. Comme si l’école n’était pas là pour que je devienne bon en mathématiques, mais avant tout, pour m’aider à découvrir si, oui ou non, je suis fait pour les mathématiques…